L’organisme puise dans le sommeil des forces pour le jour à venir. Le cerveau, pour sa part, élabore des stratégies. "L’empreinte" de certains événements et émotions vécus dans la journée sera conservée, stockée alors que d’autres faits seront rejetés, effacés. Du moins est-ce une théorie relative aux "déchets du rêve". Théorie qui n’est pas retenue par tous les spécialistes.
Pendant le sommeil, l’activité psychique atteint son niveau le plus bas. Les dépenses caloriques diminuent alors fortement, le rythme cardiaque perd 10 % et la tension artérielle chute de 20 %. Le rythme respiratoire ralentit et le tonus musculaire s’affaiblit. Bonne nuit !
Le sommeil réparateur moyen est de 8 heures. Bien sûr, si la durée compte, la qualité du sommeil est plus importante encore. Il ne s’agit pas d’ailleurs d’une période compacte mais de plusieurs phases ou cycles de 90 à 120 minutes chacun.
Rêve-t-on pour préserver le sommeil ou dort-on pour rêver ? Une énigme du sommeil parmi tant d’autres.
Les cycles du sommeil
Bâti sur une succession de cycles, le sommeil est réparateur si et seulement si ces cycles se succèdent harmonieusement. L’alternance veille/sommeil se trouve au coeur de la régulation des rythmes biologiques de l’organisme ; c’est de cette structure inscrite dans notre "horloge biologique" que dépend l’équilibre d’un individu.
Chaque cycles se compose de 4 stades d’activité physiologique. A chaque stade correspondent des rythmes cérébraux spécifiques. Pendant les 15 premières minutes, le dormeur passe par les 4 stades. Il reste ensuite une heure au stade n° 4, ou sommeil profond mais le sommeil n’est jamais aussi profond que lors du stade n° 4. Pendant celui-ci, le corps est détendu et le rythme cérébral ralenti. Puis, retour au stade n° 1, suivi pendant 10 minutes de la première période de "sommeil paradoxal" - découvert en 1953, il fut aussitôt la proie des psychanalystes, notamment Freud et Jung.
On dénombre au total 4 à 7 cycles par nuit. Chaque période paradoxale s’allonge progressivement et s'accompagne de mouvements oculaires rapides provoqués par les ondes du cerveau. Simultanément, le tonus musculaire disparaît. La dernière période peut durer jusqu’à 40 minutes.
Les atouts du sommeil
Aussi précieux pour le mental que le physique, le sommeil est le facteur majeur de notre équilibre.
Il permet d’évacuer tensions et fatigue. Ainsi, il conduit à la détente. En position allongée, la colonne vertébrale se relâche. Les jambes perdent alors de leur lourdeur ; les personnes souffrant de troubles de la circulation surélèvent d’ailleurs le pied de leur lit afin d’accroître leur bien-être ;
Il déclenche la sécrétion de l'hormone de croissance. Cette hormone est essentielle. Responsable de la synthèse des protéines, son champ d’action est vaste. Elle rend ainsi possible le renouvellement cellulaire, l'entretien des muscles, des tissus et des os ;
En outre, elle permet à la mélatonine, située dans la glande pinéale , l’épiphyse, de se libérer pendant la nuit. On lui doit la régulation des rythmes biologiques veille/sommeil suivant les variations de la lumière. Par conséquent, elle conditionne le bon fonctionnement de notre horloge interne.
Les dérèglements graves
Un individu privé de sommeil, et notamment de la phase de sommeil incluant les rêves, présente des changements radicaux de la personnalité. Son irascibilité peut rapidement évoluer vers des troubles psychologiques. Le sommeil est donc indispensable à l'équilibre mental.
Qui sexta ? Et la sieste à l’heure
Le mot latin "sexta", qui s’est transformé en "sieste", signifie sixième heure (six heures après le lever, soit le milieu de la journée). Les pratiquants de ce temps de sommeil pris après le repas doivent dormir peu à cette occasion. Une dizaine de minutes suffisent pour retrouver un second souffle et une capacité d'activité optimum. Aussi éviter les siestes prolongées qui perturbent les rythmes circadiens.